Un tel homme méritant une biographie de plusieurs centaines de pages, il n’est pas question de rappeler ici qui il était.
Mais en ce jour où Daniel CORDIER (1920-2020), qui fut l’avant-dernier Compagnon de la Libération encore en vie (le dernier, Hubert Germain, son aîné de seulement quatre jours, a fait savoir qu’il accepterait de reposer, selon le serment prêté jadis par ses camarades, dans la crypte du Mont-Valérien) reçoit aux Invalides l’hommage de la Nation, et tandis que le confinement rend impossible à beaucoup de se rendre au Père-Lachaise, peut-être serez-vous heureux et émus de découvrir le tombeau qu’il s’y était préparé.
Il y reposera auprès des siens, entre autres Jeanne Cordier (née Gauthier), sa mère, morte en 1968, et son beau-père, Charles Cordier, mort en 1976, dont il avait pris le nom (il était né Daniel Bouyjou).
Cette pyramide, nettoyée ces derniers jours, située dans la 27è division, en bordure du chemin du Dragon, porte à l’avant, en attendant la très probable gravure de ses années de naissance et de décès, cette seule identité Daniel BOUYJOU-CORDIER, suivie de cette seule mention Compagnon de la Libération. Toutes deux sont déjà difficilement lisibles.
Sur la face latérale, ce sont des vers d’Arthur Rimbaud (inhumé à Charleville-Mézières), extraits des Illuminations, qu’il s’était choisis :
J’ai tendu des cordes de clocher à clocher ;
des guirlandes de fenêtre à fenêtre ;
des chaînes d’or d’étoile à étoile, et je danse.