Un compositeur sans biographie, tel se rêvait Pierre Boulez (1925-2016).

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Disciple d’Olivier Messiaen (inhumé à Saint-Théoffrey, en Isère), maître de la musique sérielle, conducteur des plus prestigieux orchestres du monde (mais confiant qu’il ne s’agissait là que d’un gagne-pain !), en quête d’une nouvelle interprétation fondée sur un hasard maîtrisé (en cela dans la lignée de Mallarmé, enterré à Samoreau), mêlant claviers, percussions les plus diverses et ordinateurs, délaissant les compositeurs dits classiques, écartant le jazz, créateur de l’IRCAM (Institut de recherche et coordination acoustique/musique), tour à tour adulé, haï, méprisé, mais surtout incompris tant son oeuvre impose à l’auditeur de s’expurger de ses habitudes, il fut cela et plus encore, tout en maintenant une totale opacité sur sa vie privée.

On le savait établi en Allemagne depuis la fin des années 50, précisément dans la quiétude de Baden-Baden, où les échos de la France pourtant si proche parviennent adoucis et dérisoires (le monde germanique lui fit toujours meilleur accueil que sa terre natale). Il y mourut, nonagénaire et sans postérité, le 5 janvier 2016. Sa tombe, vaste et offrant bien sûr la part belle à la végétation, porte son identité ainsi que ses années de naissance et de mort. Rien d’autre. Et tout le reste est musique.

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