Cette fin d’été où les journées sont encore longues et le temps clément se révèle propice à la visite de nouveaux cimetières. Dès lors qu’il ne s’agit pas de champs de repos campagnards où les tombes se comptent en dizaines mais de véritables cités des morts avec secteurs, ronds-points et allées, il faut, dès leur portail franchi, en prendre la mesure, apprécier les distances et organiser son quadrillage pour tenter de n’en rien rater sans revenir plusieurs fois sur ses pas.
Nos pédagogues, s’ils oubliaient les préventions qu’ils attachent à ces lieux, y trouveraient sans doute des vertus formatrices : appel aux capacités d’initiative, développement des facultés d’orientation, éveil de l’esprit déductif. Si, quelque jour, une option « nécrosophie » doit s’ajouter à la carte du baccalauréat, on autorisera cependant les candidats natifs de Troyes (Aube) à passer l’épreuve ailleurs que dans le cimetière de leur ville où la lecture des panneaux indicateurs semble réservée à une élite patiemment formée aux secrets et arcanes nécropolitains…