Le 30 mars 1853 naissait Vincent VAN GOGH (1853-1890).
De sa vie marquée par la déveine et le désespoir, tout a été dit.
On sait que c’est à Auvers-sur-Oise (actuel Val-d’Oise), village distant de 396 kilomètres de sa commune natale de Zundert (c’est un panneau de signalisation installé en contrebas de l’église qui m’a appris ce détail) qu’il acheva sa route.
À l’entrée du cimetière, un texte parfait de précision et de concision informe le visiteur.
Le voici :
Le 27 juillet 1890, le peintre Vincent van Gogh se tira une balle dans la poitrine pour mettre fin à ses jours. Après une agonie de deux jours, il expira dans sa petite mansarde de l’auberge Ravoux en présence de Theo, son frère, confident et soutien indéfectible. Le mercredi 30 juillet, de nombreux amis et connaissances de l’artiste étaient venus de Paris et des environs pour lui rendre un dernier hommage.
Theo avait tenté d’organiser les funérailles dans l’église Notre-Dame d’Auvers que Vincent avait immortalisée quelques semaines plus tôt, mais se heurta au refus du curé. Un suicidé, protestant de surcroît, ne pouvait prétendre à un service religieux. Theo dut corriger à la main le faire-part qui avait déjà été imprimé.
La cérémonie eut donc lieu à l’Auberge Ravoux, fleurie de tournesols, de dahlias jaunes, et décorée pour l’occasion avec les dernières toiles de l’artiste.
Suite au refus du curé d’Auvers de prêter le corbillard, la civière et les cordes, c’est son confrère de Méry-sur-Oise qui dénoua la situation en fournissant tout ce qu’il fallait pour transporter le cercueil de van Gogh de l’Auberge Ravoux au cimetière d’Auvers. Un soleil radieux inondait les champs. Le docteur Gachet, ami et médecin de l’artiste, prononça un discours émouvant devant une assemblée profondément affligée.
Six mois plus tard, Theo, 33 ans, décéda à son tour aux Pays-Bas, où il fut enterré. Il laissa derrière lui sa jeune épouse, Johanna Bonger, et leur fils d’à peine un an, Vincent Willem van Gogh. En 1914, Johanna fit transférer la dépouille de Theo afin que les deux frères soient réunis par-delà la mort à Auvers-sur-Oise.
Ajoutons que van Gogh, lucide, avait dit : Je n’y puis rien que mes tableaux ne se vendent pas. Le jour viendra, cependant, où on verra que cela vaut plus que le prix de la couleur.
Et que son frère, couché désormais sous le même lierre, avait écrit à leur soeur, six jours après les obsèques : Il faut que les gens sachent qu’il était un grand Artiste, ce qui va souvent de pair avec le fait d’être un grand Homme. Avec le temps, on le reconnaîtra et nombreux seront ceux qui regretteront qu’il soit parti aussi tôt.