Le 168è anniversaire de la mort du philosophe danois Søren Kierkegaard (5 mai 1813 – 11 novembre 1855) me fournit l’occasion de rappeler quelques citations de ce pionnier de l’existentialisme chrétien, armé d’une incroyable ironie pour tordre le cou à ses désillusions.
On ne peut comprendre la vie qu’en regardant en arrière ; on ne peut la vivre qu’en regardant en avant.
Les hommes sont vraiment absurdes. Ils n’usent jamais des libertés dont ils jouissent, mais ils réclament celles qu’ils n’ont pas.
Le plaisir est décevant, les possibilités jamais.
Une mauvaise conscience peut rendre la vie intéressante.
Ce que les philosophes disent de la réalité est souvent aussi décevant que l’affiche qu’on a pu voir chez un marchand de bric-à-brac : « Ici on repasse ». Apporte-t-on son linge à repasser, on est dupé : l’enseigne est à vendre.
J’emploie ainsi mon temps: une moitié à dormir et l’autre à rêver. Quand je dors, je ne rêve jamais, ce serait dommage ; dormir, c’est le comble du génie.
Venez, sommeil et mort ; vous ne promettez rien, vous tenez tout.
Ma façon d’envisager la vie est complètement absurde. Un esprit méchant, je suppose, a mis sur mon nez une paire de lunettes dont un verre grossit démesurément et dont l’autre rapetisse dans les mêmes proportions.
La vieillesse réalise les rêves de la jeunesse. Témoin Swift : en sa jeunesse, il fit construire une maison de fous ; devenu vieux, il y entra.
Et, bien sûr, ma préférée :
La mémoire est spontanée, elle nous vient en aide spontanément, seul le souvenir est réfléchi. Pour cette raison, c’est un art de se souvenir.
Me rendre sur sa tombe, au splendide cimetière Assistens de Copenhague, relevait du devoir.