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Visage émacié et voix vibrante, tel demeure le comédien Michel ETCHEVERRY (qu’on prendra garde de ne pas confondre avec son parfait homonyme, chanteur, et fort heureusement toujours parmi nous) qui était né il y a tout juste un siècle à Saint-Jean-de-Luz, dans la mémoire de ceux qui l’ont applaudi au théâtre ou admiré sur grand et petit écran.

Il avait dû au régime de Vichy la brièveté de sa carrière d’instituteur après avoir refusé de faire chanteur aux enfants Maréchal, nous voilà ! et avait mis son talent de pédagogue au service des grands auteurs contemporains, Anouilh, Claudel et Sartre.
Membre de la troupe de Luis Jouvet, qu’il considérait comme son second père, il avait joué d’abord Giraudoux et Molière sous la direction du « Patron » avant d’entrer à la Comédie-Française en 1961 et d’en devenir un des piliers aux côtés de Jacques Charon, Robert Hirsch ou Jean Piat.
Passant de Sophocle à Labiche ou Ionesco, capable au cinéma d’être le Roi Pêcheur de Perceval le Gallois ou l’explorateur de Papa, Maman, ma femme et moi, ce mystique souvent distribué dans les rôles de prêtres et d’ecclésiastiques avait eu la tentation d’entrer dans les ordres au début des années 80. Ses derniers rôles sur scène lui avaient valu deux nominations au Molière du comédien dans un second rôle, le dernier en 1995 pour Meurtre dans la cathédrale de T. S. Eliot.
Il mourut le 30 mars 1999, à 79 ans.

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Basque de Paris, il vivait au presque point culminant de la capitale (Belleville est un peu moins haut que Montmartre mais il se flattait d’habiter au 7è étage…), à deux pas du cimetière de Belleville où il repose désormais.
Cet extrait d’une émission télévisée de 1965 le montre auprès de Guy Lux et Louis Arbessier comparer les mérites respectifs des XIXè et XXè arrondissements (je vous laisse savourer la richesse lexicale de ces deux grands comédiens capables d’exprimer une pensée sans l’aide d’un dialoguiste).

On ne sera pas étonné que sa tombe, à son image, n’ait rien d’ostentatoire.
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