Demain, onzième anniversaire de l’explosion de l’usine AZF, à Toulouse. J’étais dans la région le jour du drame (impossible d’oublier la réaction du journaliste de la station locale de télévision, qui, à midi, en direct, témoignait en pleurs de l’horreur qu’il avait découverte en arrivant sur place) et sais quel traumatisme il représente là-bas.
En cherchant dans mes archives toulousaines, j’exhume une photo prise dans un des cimetières de la vile pour souligner ce prénom féminin délicieusement désuet qu’on ne rencontre qu’entre Garonne et Pyrénées, Dominiquette.
Je constate que je n’ai pas cadré le nom inscrit plus haut dans la pierre, celui d’un jeune homme, ou d’une jeune fille, décédé (e) le 20 septembre 1902, à l’âge de 19 ans. Cent dix ans plus tard, soyons les seuls à nous en souvenir et au-delà de ce fantôme, songeons aux morts d’il y a onze ans, et aussi à tous les autres.
Chaque jour pourtant
Des hommes meurent de par le monde
Dont vous ne saurez jamais rien
Et c’est tant mieux
(Pierre Philippe, Tu mourras ce soir)