Plein feu aujourd’hui sur une « Vieille Tige », Félix Camerman (1884-1963), à l’occasion du 60è anniversaire de sa mort.
Parisien, polytechnicien, il fit partie des cinq officiers recrutés par le ministère de la Guerre en 1909 pour apprendre à piloter les appareils achetés par l’État et devenir ensuite instructeur. Le 8 mars 1910, il obtint le brevet n°33 de l’Aéro-Club de France et fut surtout le premier militaire de cette liste (rappelons que Louis Blériot avait le n°1, Henry Farman le n°5, Alberto Santos-Dumont le n°12, les frères américains Orville et Wilbur Wright les n° 14 et 15, le Français d’origine péruvienne Géo Chavez le n°32, la baronne de Laroche, Louis Bréguet et Léon Morane, trois père-lachaisiens dont je présente régulièrement les tombes au public, les n°36, 52 et 54).
Le 21 décembre 1910, il devint recordman du monde du voyage aller-retour avec passager, en parcourant 232 kilomètres en quatre heures.
Inspecteur du matériel au grand quartier général durant la Grande Guerre puis nommé à la direction de l’aéronautique du ministère de la Guerre, il prit en 1930 la direction de l’entreprise Dietrich-Lorraine, liquidée par les nazis en 1942 tant il était parvenu à freiner la production de moteurs.
Il mourut le 29 décembre 1963, dans sa 80è année.
Au cimetière parisien de Pantin (93), l’état de sa sépulture, soixante ans après, est affligeant. Pierre usée au point que son identité devient à peine lisible. Risque réel, un jour, d’une reprise administrative. Mérite-t-il pareil abandon ?