Après celles de Léo Chauliac, Roger Moore, Alfred Savoir, Rémy Kolpa-Kopoul et Claude Moliterni, signalons une sépulture, sauf erreur, non encore mentionnée nulle part, celle d’Arnaud Hamelin (1943-2017).
Journaliste, reporter de guerre (il avait à ses débuts couvert celle du Vietnam), il avait fondé en 1989 la société Sunset et était devenu un des plus célèbres et respectés producteurs français de documentaires audiovisuels.
Son « coup » le plus célèbre fut celui dit de la « cassette Méry », entretien filmé en 1996 et dans lequel Jean-Claude Méry expliquait comment les partis politiques, et en particulier le RPR, avaient organisé des circuits de financement occultes. Révélée par Le Monde en 2000 (Jean-Claude Méry était décédé en 1999 et avait demandé une diffusion posthume de ses propos), parce qu’aucune chaîne de télévision n’avait osé le faire, l’affaire avait été qualifiée par Jacques Chirac, alors président de la République et directement mis en cause, d' »abracadabrantesque ».
Arnaud Hamelin ne saurait être réduit à ce scoop. Il avait ainsi retrouvé Albert Spaggiari, l’homme du « casse du siècle » à Nice, alors traqué par toutes les polices.
Honneur de la profession, surnommé l' »Amiral », respecté pour le courage physique qu’il avait montré sur les terrains de conflit (la prise de Phnom Penh par les Khmers rouges, la Palestine, l’Érythrée…), patron admiré de tous ceux qui travaillèrent avec lui (j’eus le privilège de déjeuner avec lui en 1990 et peu d’hommes m’ont laissé une aussi forte impression de curiosité intellectuelle et de détermination), Arnaud Hamelin est décédé le 30 novembre 2017, à l’âge de 74 ans.
Il est inhumé au Père-Lachaise, dans la 48è division, légèrement en retrait de la tombe d’Honoré de Balzac.
Parmi les fleurs, le ruban de la gerbe offerte par ses équipes : À l’Amiral, ses capitaines et ses matelots.