Il y a cent ans, le 30 novembre 1920, naissait Denise GLASER (1920-1983).
Qui aura servi la chanson française à la télévision avec autant de charme, d’élégance et d’intelligence ?
Durant plus de quinze années (1959-1975), « Discorama » fut le rendez-vous des mots et des notes, des questions subtiles et des longs silences. Un nectar dominical (d’abord présenté par Jean Desailly puis par Jean-Pierre Darras et Philippe Noiret) soudain distillé en pleine période « Yé-yé » à des amateurs exigeants qui s’attachèrent à ce programme et à celle qui l’incarnait.
Elle accéléra ainsi la découverte par le grand public de Barbara, Jean Ferrat, Nana Mouskouri, Georges Moustaki, Michel Sardou, Maxime Le Forestier, Véronique Sanson, et tant d’autres…
Évincée en janvier 1975 pour raisons politiques (Valéry Giscard d’Estaing venait d’être élu président de la République et savait que Denise Glaser n’était pas du tout une femme de droite…), elle s’éloigna du petit écran pour n’y quasiment plus reparaître (hormis, en 1976, cette invitation de Philippe Bouvard, occasion de réentendre sa diction parfaite et sa voix, identifiable entre toutes).
En 2013 lui fut rendu un hommage philatélique sous la forme d’un timbre d’une série dédiée aux « pionniers de la télévision » (auprès, entre autres, de Pierre Sabbagh, Catherine Langeais et Léon Zitrone).
Piètre consolation pour la mémoire de celle dont il ne faudra jamais oublier qu’on la laissa mourir dans la misère et la solitude.
Du « métier », comme on dit, ne s’étaient déplacés jusqu’au cimetière Saint-Roch de Valenciennes (Nord) que Barbara, Catherine Lara et Pierre Bellemare…
Écoutons encore Mathieu Amalric parler d’elle et de Barbara…
Sur sa tombe, dans le carré juif de cette nécropole dont j’aurai l’occasion de vous reparler, plusieurs petits cailloux témoignaient lors de mon passage qu’on ne l’avait néanmoins pas oubliée et que d’autres m’avaient précédé.