Elle fut durant plus d’un demi-siècle un des visages les plus familiers du cinéma et surtout du théâtre de boulevard : la comédienne Sophie Desmarets (1922-2012) aurait eu 100 ans ce 7 avril.
Parisienne, fille du directeur du « Vél d’Hiv », repérée avant-guerre par Louis Jouvet (inhumé au cimetière Montmartre), elle devint l’élève de Béatrix Dussane (dont la tombe est si discrète, au Père-Lachaise…), elle joua sur scène les oeuvres d’Henry Becque (lui aussi, très délaissé au Père-Lachaise) ou André Roussin (enterré dans une des pinèdes du magnifique cimetière Saint-Pierre, à Marseille) avant de trouver ses auteurs de prédilection en les personnes du duo Barillet et Grédy (Adieu prudence, Quatre pièces sur jardin et, bien sûr, Fleur de cactus, son plus grand succès).
Le cinéma ne lui offrit pas de rôle inoubliable mais elle apparut dans nombre de productions, auprès des plus grands, ainsi fut-elle l’épouse de Fernandel accouchant d’un bébé noir (La Vie à deux, 1958),
ou la soeur de Bourvil, dans l’ultime film de ce dernier (Le Mur de l’Atlantique, 1970).
Membre de la « bande des Carpentier », sociétaire des « Grosses Têtes », elle conserva toujours une grande popularité (les pus anciens se souviendront peut-être de la formule unissant les noms de trois fameux artistes : « Sophie Desmarets, Jacques Seiler et Pierre Fresnay »).
La voici dans un de ses rôles les plus célèbres (attention, ne pas attendre de ce répertoire la moindre velléité révolutionnaire), celui de Peau de vache, pièce de Barillet (1923-2019) et Grédy (1920-2022) (qu’on aperçoit, côte à côte, au moment des saluts) enregistrée en 1980 au théâtre Marigny, occasion de revoir de nombreux artistes disparus, Jean Bretonnière (1924-2001) et son épouse, Geneviève Kervine (1931-1989), Pierre Mirat (1924-2008), Fred Pasquali (1898-1991) ou Henri Poirier (1932-2005).
Mariée en secondes noces à l’écrivain et critique de cinéma Jean de Baroncelli (1914-1998), et par cette union authentiquement marquise de Baroncelli-Javon, Sophie Desmarets repose auprès de lui à Paris, dans un secteur à l’écart du cimetière Montparnasse, l’extrémité de la 15è division située à proximité de l’entrée rue Froidevaux donnant sur l’avenue du Maine.