Dans la 5è division du Père-Lachaise, le repos de Pierre BELLEMARE (1929-2018) sera discret.
Les cendres de l’homme de radio et de télévision qui a accompagné la vie des Français durant plus de soixante ans – qui mieux que lui savait tout faire derrière un micro ou face à une caméra ? -, ont rejoint la chapelle de famille qu’il évoquait parfois non sans regretter sa proximité avec la sépulture de Jim Morrison.
Que les siens se rassurent : elle est si difficile d’accès, dans un étroit layon, que les « montreurs de tombes » drainant 60 à 80 personnes ne s’y hasarderont pas (ainsi sera épargnée à la mémoire du grand orateur qu’il fut l’écoute contristée et quotidienne d’un de ces bafouillis dont ils semblent se refiler le secret…).
L’absence à son fronton du patronyme « Bellemare » ajoutera à la difficulté de sa localisation. Enfin, les gens de médias étant si vite effacés, zappés devrait-on dire (en banlieue ou en province, les tombes de Guy Lux, Léon Zitrone, Jacques Martin, Jean-Luc Delarue et d’autres sont désertées), pouvons-nous craindre que d’ici moins d’années qu’on ne croit, son image et sa voix ne s’estompent. Rejoindra-t-il un jour la cohorte des grands oubliés ? Je le redoute.
Pour vous qui penserez encore longtemps à lui mais ne pouvez, en raison de la distance ou faute de temps, vous rendre sur place, ces quelques photos, les rubans témoignant de l’attachement des Dordognots, en particulier ceux de Vergt-de-Biron, le village où il résidait.