Un des objectifs de cette rubrique est de mettre en lumière des figures que le temps ou la distance ont rendues méconnues.
Pleins feux aujourd’hui sur La Esterella !
Née Esther Lambrechts à Anvers le 7 mai 1919, elle avait quitté son emploi de couturière après avoir remporté plusieurs concours de chant et s’était vite imposée grâce à son timbre profond, qui lui valut d’être comparée à Zarah Leander, comme chanteuse populaire sous le pseudonyme de « La Esterella ». Elle fut ainsi la première interprète flamande à connaître un succès international, se produisant en Angleterre (elle chantait après-guerre six mois par an dans les stations balnéaires britanniques), en France mais aussi en Tchécoslovaquie. Sa décennie fut celle des années 50, son répertoire allant de la ritournelle à l’Ave Maria de Gounod.
La voici dans son plus grand succès (1953), Oh Lieve Vrouwetoren.
L’année suivante, elle triomphe avec Alle Moeders.
Elle mit un terme à sa carrière en 1962 après la mort de son mari qui l’avait découverte et était devenu son imprésario mais revint vingt ans plus tard, de nouveau veuve, pour connaître une seconde période de succès. On entendait alors (1984) beaucoup Heimwee ainsi qu’une version revisitée d’Ol’Man River.
La Esterella publia un ultime album en 1998 mais continua de se produire sur scène ainsi qu’à la télévision jusqu’à un âge très avancé.
On la voit ici fêter ses 90 ans dans la maison de retraite où elle mourut deux ans plus tard, le 11 avril 2011.
Après des obsèques qui rassemblèrent une foule nombreuse en la cathédrale Notre-Dame, elle fut conduite au splendide Schoonselhof, le grand cimetière de la ville, où elle repose dans un secteur peuplé d’artistes et de personnalités.
Je vous y conduirai à nouveau bientôt.