En ce vendredi 29 avril où Michel Platini joue son avenir devant le Tribunal arbitral du sport (à ce propos, j’exhume cette chronique de Guy Carlier (Longtemps, je me suis levé de bonne heure, Hors collection, 2007, p. 149-151) datée du 31 janvier 2007 sans en changer une ligne : Vous le savez, Michel Platini vient d’être élu président de l’UEFA, l’instance dirigeante du football européen, et il a fait, à cette occasion, un discours d’investiture particulièrement remarqué dans lequel il a notamment déclaré que le football est un jeu avant d’être un produit, un sport avant d’être un marché, un spectacle avant d’être un business. Cette envolée lyrique et humaniste lui a valu le surnom de Platini Luther King dans une presse en délire. Et c’est vrai que son discours ressemblait au « I had a dream » de Martin Luther King… Platini a fait un rêve, et nous l’avons fait avec lui, mais j’ai bien peur que ça ne reste qu’un rêve. (…) Mais aujourd’hui, Platini a déjà perdu son match et il sait qu’il n’a aucune chance de faire exploser les murs qui se dressent devant lui. Les salaires des joueurs internationaux se négocient autour de plusieurs millions d’euros tandis que les droits TV des compétitions s’arrachent à des prix indécents. (…) Alors, on sait déjà qu’il se résignera, qu’il deviendra un gros pardessus, allant de jet privé en palace, de repas d’affaires en note de frais, un peu comme ce patron du foot français qui, au soir d’une défaite de l’équipe de France en Corée, arrosait son gueuleton d’une bouteille de vin à 1000 euros sur le compte de la Fédération.; à ceux qui l’auraient oublié, le dernier personnage cité mais non nommé était Claude Simonet et le breuvage, Romanée-Conti, ne coûtait pas 1000 mais 4800 euros…) et son éventuelle réintégration à la tête de l’UEFA, je vous propose de nous souvenir d’un de ses prédécesseurs, Jacques Georges (1916-2004).
Ce passionné de sport, dont on célébrera le centenaire le mois prochain, présida la Fédération française de football de 1968 à 1972 puis l’UEFA de 1983 à 1990. Son rôle fut important dans l’obtention par la France de l’organisation de la Coupe du monde 1998.
Né et mort à Saint-Maurice-sur-Moselle (Vosges), on ne s’étonnera pas qu’il repose dans le cimetière de son village.