Le cimetière évolue et si on ne dira aucun bien des nouvelles pratiques de guidage (les touristes mesurent-ils à quel point certains les abusent ?), on trouvera néanmoins, paradoxe en pareil endroit, quelque matière à se réjouir.

D’abord en constatant la réapparition du buste, signé Jean Boucher, de Louis Lucipia (1843-1904), journaliste et homme politique (communard, il fut déporté en Nouvelle-Calédonie), président du Grand-Orient de France. Le monument vient d’être rénové à l’initiative de la Fondation du Grand-Orient de France.

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Ensuite en découvrant cette stèle asiatique (la tombe était connue depuis des années mais dépourvue de tout monument) où une épouse et ses enfants rendent avec piété hommage au père de famille en rappelant ce que fut son parcours, de la Chine à la maroquinerie parisienne en passant par Hong-Kong.

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Enfin, en lisant une très longue épitaphe gravée il y a peu sur la tombe de l' »artiste écrivain » Hélène Sielka (1943-2015). Je la retranscris ici en respectant son étrange ponctuation et ses hésitations entre majuscules et minuscules au début de chaque vers mais en vous épargnant les incroyables fautes de gravure (voir les photos) contre lesquelles il serait vain de se battre…

Quelqu’un frappe à la porte…
Et le soleil se lève sur la terre
Ce matin

La vie s’étincelle en mes veines
La vie se cascatelle à mes lèvres
La vie chante et teinte et se colore
de sources nouvelles
À mes yeux ouverts
Terre et Ciel murmurés, mobiles,
des parfums d’avril qui chantent la pluie
et partout fantastique
Le soleil qui s’irise
Et s’ardente et vibre et recompose la nuit
qui me réinscrit à la vie

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Au revers de la nuit
qui pourra jamais savoir et dire.
Le songe qui m’habite
et me dérive loin de la nuit ? …
Qui saura, un jour, une fois
lire le songe que je cache
le songe qui m’anime et me voyage
au-delà de mon ombre
vers de nouveaux rivages ?

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