Nous savons qu’il est imprudent d’écrire le mot jamais hors du domaine des mathématiques mais il semble que le voeu ultime du général Bigeard ne sera jamais exaucé.
Le combattant de Diên Biên Phu, mort en juin 2010, à 94 ans, souhaitait être crématisé et que ses cendres fussent dispersées au-dessus de la célèbre « cuvette » où se déroula la bataille, en 1954. Face au refus catégorique des autorités vietnamiennes, un transfert aux Invalides avait été envisagé, sur proposition de l’ancien ministre de la Défense, le Lorrain Gérard Longuet. Son successeur, Jean-Yves Le Drian, a tranché, en accord avec la fille du défunt (Gaby, l’épouse du général depuis 1942, est décédée en 2011 et repose au cimetière de Toul, en Meurthe-et-Moselle) : l’urne cinéraire prendra la direction du Var et sera déposée le 20 novembre, date anniversaire du lancement de l’opération « Castor », à Fréjus, précisément au Jardin du souvenir du Mémorial des guerres en Indochine où sera dévoilée une stèle à la mémoire du général Bigeard. Manière pour lui de reposer quand même avec ses compagnons d’armes et occasion pour nous de nous souvenir que si haut qu’on monte, on finit toujours par des cendres.