Il venait de fêter ses 80 ans quand la mort nous l’a enlevé, au tout début des vacances.

Gérard Bourgeois (1936-2016), qui avait tenté sans grand succès au début des années 60 une carrière d’interprète, fut pendant vingt ans un de nos plus prolifiques compositeurs de chansons populaires, travaillant pour Françoise Hardy, Nicoletta, Enrico Macias ou Michel Delpech. Même Jean Guidoni, avant qu’il ne découvre Ingrid Caven et l’expressionnisme, le chanta en 1978. Sa signature se retrouva également sur des vinyls d’artistes jugés plus élitaires.
Ainsi offrit-il à Juliette Gréco la musique d’Un petit poisson, un petit oiseau, à Barbara celle de L’Homme en habit rouge et à Serge Reggiani l’inoubliable mélodie d’Il suffirait de presque rien. À l’occasion parolier, il avait aussi adapté, avec son complice Jean-Max Rivière, un succès américain de Dusty Springfield devenu pour Richard Anthony À présent tu peux t’en aller.
Sa grande amie Brigitte Bardot, pour qui il composa de nombreux titres dont La Madrague, a confié sa peine d’apprendre son décès.

Au Père-Lachaise, la tombe de Gérard Bourgeois se trouve en bordure d’allée, au bas de la 59è division. La plaque choisie par ses proches rappelle un quatrain de La Madrague qui s’accorde parfaitement à cette atmosphère de rentrée des classes et de retour au travail :

On a rangé les vacances
Dans les valises en carton
Et c’est triste quand on pense
À la saison du soleil et des chansons…

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