Son père et ses oncles étaient épiciers ce qui orienta sa carrière. Né William Seurin, devenu Saurin, presque en même temps que la IIIè république (en janvier 1872, à Saint-Mandé), il s’affirma dans le Paris de la Belle Epoque un traiteur réputé auprès duquel les familles bourgeoises se fournissaient en macarons, fruits au sirop et autres produits fins.
La famille possédait à Lagny-sur-Marne une maison d’agrément où les hommes profitaient des mois d’été pour disputer des courses d’aviron. Si William fut un amateur de bon niveau, son fils Vincent devint un authentique champion, et surtout le continuateur de l’oeuvre paternelle. L’usine implantée dans cette campagne aux portes de Paris diversifia peu à peu ses activités, confitures, légumerie puis conserverie de viande.
Le patriarche mourut au printemps 1937 (le 17 avril, pour les amateurs de précisions, inhumé le 20) mais ses descendants surent garder haut son patronyme dans le ciel de l’épicerie en développant une large gamme de produits cuisinés. Après plusieurs rachats, William Saurin, qui composa pendant un court laps de temps une part de l’empire Danone, appartient à une société financière qui s’est baptisée des noms immenses de Turenne et Lafayette.
Il n’est plus question, on le sait, d’une marque de luxe et le fondateur de la maison s’est peut-être retourné dans son tombeau, bien modeste, du cimetière de Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne) quand son nom fut récemment cité dans le scandale dit de la viande de cheval et, comble superbe, mis en boîte par les échotiers.