Cette journée est l’occasion de célébrer un des plus fameux peintres impressionnistes (bien que son évolution l’ait porté ensuite vers un style plus réaliste et son goût bien davantage vers les portraits que les paysages).

-2646.jpg

Le 3 décembre 1919, il y a pile un siècle, s’éteignait en effet Pierre-Auguste Renoir dans sa maison de Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) où il s’était établi en 1903. Le vieux peintre, paralysé et condamné à la chaise roulante, succomba à une pneumonie contractée quelques jours plus tôt en peignant dans le parc des Collettes (mort automnale et semblable à celle, treize ans plus tôt, de Cézanne qui n’écouta pas les recommandations de son médecin, alla peindre au dehors, fut surpris par la pluie et décéda deux jours plus tard).
Son médecin lui ayant raconté sa dernière partie de chasse durant laquelle, il avait tué des bécasses, Renoir mourut en semblant rêver peindre la scène et ses derniers mots auraient été : Donnez-moi ma palette… ces deux bécasses. Tournez à gauche la tête de cette bécasse, je ne peux pas peindre ce bec… changez de place ces bécasses. Vite, les couleurs ! Rendez-moi ma palette…

Grâce à Sacha Guitry, nous possédons une inestimable archive : Renoir, filmé chez lui, fumant, peignant, en dépit de la polyarthrite qui déformait ses doigts, et discutant avec Guitry !

-2643.jpg

Le corps de l’artiste fut d’abord inhumé à Nice, au cimetière du Château, auprès de celui de son épouse, Aline avant leur transfert au cimetière d’Essoyes (Aube), le village d’origine de cette dernière.
Aujourd’hui, deux tombes, certes voisines mais bien distinctes abritent d’une part Pierre-Auguste (1841-1919) et leurs deux fils aînés, Pierre (1885-1952), comédien, et Jean (1894-1979), réalisateur (avec eux est inhumée Dido Freire, morte en 1990, seconde épouse, brésilienne, de Jean Renoir, scripte de La Règle du jeu), d’autre part, Aline (1859-1915) et leur troisième fils, Claude (1901-1969), céramiste.

-1180.jpg

Passionnant témoignage pour mieux approcher cette famille et ses deux figures cardinales, Pierre-Auguste et Jean (en 2005, tous deux apparurent dans le classement dit des « 100 plus grands Français de tous les temps », respectivement à la 77è et à la 94è place), le témoignage laissé par le second, Pierre-Auguste Renoir, mon père (Hachette, 1962), sur ce père de cinquante-trois ans son aîné et qui s’ouvre sur ces mots :
En avril 1915, un bon tireur bavarois me gratifia d’une balle dans une jambe. Je lui en suis reconnaissant. Cette blessure me permit finalement d’être hospitalisé à paris où mon père s’était fait transporter pour être plus près de moi. La mort de ma mère l’avait complètement démoli et son état physique était pire que jamais. Ce voyage de Nice à Paris l’avait fatigué au point qu’il hésitait à me rendre visite à l’hôpital . J’obtins facilement la permission d’aller passer les journées chez nous, quand mes pansements n’avaient pas à être renouvelés.

C’est à cette époque que fut prise, par Pierre Bonnard, cette photo du père et de son fils.

-2642.jpg

À défaut de nous rendre à Essoyes, prenons aujourd’hui le temps d’admirer les portraits laissés par celui qui savait mieux que personne aquarelle les jeunes filles.

-2644.jpg

-2645.jpg

-2647.jpg

-2648.jpg

-2649.jpg