Il y a cent ans, le 16 octobre 1924, naissait Jacques Legras.
Nanti d’un patronyme commun et d’un des prénoms français les plus répandus, il devint un comédien populaire dès la fin des années 40 en intégrant la troupe des Branquignols de Robert Dhéry.
Théâtre (il joua longtemps Reviens dormir à l’Élysée de son ami Jean-Paul Rouland, le seul qui puisse concurrencer son élégante pilosité et qui porte beau aujourd’hui ses 96 ans), cinéma (Ah ! les belles bacchantes, La Belle Américaine, Allez France !, Hibernatus, Vos gueules, les mouettes…) télévision (Les Brigades du Tigre, Les Folies Offenbach…) lui permirent d’arborer ses fameuses moustaches, entre toutes identifiables.
C’est pourtant ce diable d’homme, très timide à la ville, qui mystifia ses contemporains durant des années dans la célèbre Caméra invisible (devenue ensuite La Caméra cachée). Quelques exemples pour nous qui l’avons connu et savons combien la nostalgie tient chaud mais aussi pour tous ceux, de plus en plus nombreux, qui, nés après, ont encore la chance d’avoir à le découvrir :
le voici dans la première émission de la série (1964) puis en appariteur incompréhensible, ou encore en policier d’escalator.
Sa scène de cinéma la plus célèbre (où il apparaît, une fois n’est pas coutume, glabre) ? Le sermon en chaire de l’abbé Castagnier dans Le Petit Baigneur (1968)(tournée en l’église réellement délabrée de Galamas, dans l’Hérault, qui fut rénovée grâce aux frais de location).
Mort en 2006, il rejoignit au cimetière Montmartre son fils Frédéric, mort accidentellement. Dans cette nécropole des artistes, sa tombe n’est pas difficile à localiser, en bordure de l’avenue de la Croix, quelques mètres après la sépulture de La Goulue.