Le siècle passé n’avait que sept ans mais déjà le Tour de France y prospérait chaque été.

Ce 26 juillet 1907, Lucien Mazan, dit Petit-Breton, s’emparait de la première place au classement général – il n’y avait pas encore de maillot jaune – lors de l’arrivée à Bordeaux. Neuf jours plus tard, il triomphait à Paris et s’imposait encore l’année suivante, raflant cinq étapes au passage.
Celui qu’on appelait « l’Argentin » (il avait grandi à Buenos Aires où son père avait émigré), dont il est difficile aujourd’hui d’imaginer la notoriété, fut victime d’un accident, en décembre 1917, alors qu’il portait un ordre de mission, et reconnu « mort pour la France ». Au cimetière de Pénestin, le premier village côtier du Morbihan quand on arrive de la Loire-Atlantique, son impressionnant palmarès lui tient lieu d’épitaphe et n’attend que d’être lu et admiré par le visiteur. Précision pour les spécialistes de l’histoire du vélo : on lui attribue aussi la victoire dans le tour de France 1906 ce qui n’est qu’en partie vrai car l’épreuve fut remportée par René Pottier (qui se suicida quelques mois après) mais Petit-Breton s’était imposé chez les « poinçonnés », c’est à dire les coureurs ne changeant pas de vélo ni de roues en cas de problèmes mécaniques. Son fils, Yves Mazan Petit-Breton (1916-2001), qui fut directeur sportif, occupe la tombe voisine de la sienne.

Mentionnons qu’il y a trois semaines fut dévoilée une plaque commémorative, lors du passage du tour de France à Boulogne-sur-mer, rappelant que Petit-Breton, en 1911, avait dans cette même ville été contraint à l’abandon en raison d’une chute :
http://www.fredericcuvillier.com/article-hommage-a-la-memoire-du-champion-cycliste-lucien-petit-breton-107730661.html

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