Elle aurait eu cent ans en 2013 et s’éteignit en mai dernier sans recevoir des médias l’hommage qu’elle méritait.
Dominique Rolin, prix Femina 1952 (elle siégea ensuite au sein du jury avant d’en être évincée pour avoir osé secouer les brancards de l’institution…) était la petite-fille de l’écrivain Léon Cladel (Alpinien de son second prénom ce qui suffit à le distinguer) et c’est près de lui, et d’autres membres de sa famille également artistes, qu’elle dort au Père-Lachaise, sous une stèle qui cumule les qualités de n’être pas en bordure de chemin et donc ignorée des guides trop pressés. Elle, qui fut durant plusieurs décennies l’amante cachée de « Jim », son cadet de vingt-deux ans, que tous à Saint-Germain-des-Prés avaient reconnu livre après livre mais dont nul ne voulait révéler publiquement le nom avant que Bernard Pivot ne vendît la mèche en leur présence à tous les deux, entendez Philippe Sollers, partageait avec Colette, comme elle membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, d’être une des femmes les plus libres de son temps.
Tombe de Dominique Rolin

Faute de nous rendre aussi souvent que nous le souhaiterions à Venise, sur les Zattere, à la pension Calcina, haut-lieu de cet amour d’exception (ils allaient chaque année ensemble y écrire, à date fixe et dans la même chambre; la compagne de voyage qui m’y conduisit il y trop longtemps le savait-elle ?), n’oublions pas de lui accorder, de temps à autre, une visite en son ultime adresse, 52è division.

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