De l’étonnante famille Canetti, il est le plus illustre rejeton.

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Elias Canetti (1909-1994), décédé il y a aujourd’hui vingt-cinq ans, se jouait des frontières : né turc en Bulgarie, issu d’une famille de juifs espagnols ayant longtemps vécu à Venise, écrivant en allemand, devenu citoyen britannique en 1952, recevant le prix Nobel de littérature 1981 à titre d’auteur autrichien, il mourut à Zurich où il repose.

Son Territoire de l’homme (1972) regorge d’aphorismes qu’on voudrait tous citer :
Les grands mots devraient, en signe d’avertissement, commencer à siffler comme les bouilloires.
Les prophètes prédisent, en se lamentant, l’histoire ancienne.
Au purgatoire les hommes parlent beaucoup ; en enfer, ils se taisent.

Au cimetière zurichois de Fluntern, si magnifiquement entretenu, sa tombe est éclipsée par celle, toute proche, d’un autre prix Nobel de littérature, James Joyce.

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Si son frère Jacques (inhumé au Père-Lachaise) fut le prodigieux producteur musical qui soutint les plus grands chanteurs français (Piaf, Brel, Brassens, Aznavour, Gainsbourg, Nougaro, Higelin…), si son frère Georges (lui aussi au Père-Lachaise, dans la même tombe que Jacques) fut un éminent médecin-chercheur et biologiste à l’Institut Pasteur, si un de ses lointains petits-cousins n’est autre que le comédien Pierre Arditi, on regrettera l’infernal tapage publicitaire de son neveu Bernard (fils de Jacques), fondateur de « Comme j’aime », qui souhaite à longueur de journée que les gens qui vivent mal leur surpoids puissent retrouver leur poids de forme et qui est tellement sûr de son programme, tellement sûr que ça va nous plaire, tellement sûr que ça va marcher pour nous qu’il est prêt à nous offrir une semaine gratuite…

Conseillons-lui plutôt de relire son oncle :
Ce que l’espoir est pour le pauvre, l’héritage l’est pour le riche.
Ou encore :
Ne crois surtout pas celui qui dit toujours la vérité.

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