Il n’est pas question ici de rappeler ou d’apprendre ce que fut l’affaire Gabrielle Russier ni son dénouement tragique. Juste de transcrire avec exactitude le poème de Paul Eluard, Comprenne qui voudra, que dans l’émotion de sa conférence de presse du 22 septembre 1969, le président de la République Georges Pompidou avait imparfaitement cité :

Comprenne qui voudra

Comprenne qui voudra
Moi mon remords ce fut
La malheureuse qui resta
Sur le pavé
La victime raisonnable
À la robe déchirée
Au regard d’enfant perdue
Découronnée défigurée
Celle qui ressemble aux morts
Qui sont morts pour être aimés

Une fille faite pour un bouquet
Et couverte
Du noir crachat des ténèbres
Une fille galante
Comme une aurore de premier mai
La plus aimable bête

Souillée et qui n’a pas compris
Qu’elle est souillée
Une bête prise au piège
Des amateurs de beauté
Et ma mère la femme
Voudrait bien dorloter
Cette image idéale
De son malheur sur terre

Georges Pompidou (1911-1974) est inhumé au cimetière d’Orvilliers (Yvelines) et Paul Eluard au Père-Lachaise (97è division).
Quant à Gabrielle Russier (1937-1969), son lieu de repos est la chapelle funéraire familiale sise au Père-Lachaise, dans la 26è division. Nous ne manquerons pas de nous y arrêter lors de ma prochaine promenade dédiée aux destins brisés.

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