Il y pile deux siècles, le 22 juillet 1812, se déroulait la bataille des Arapiles dite aussi de Salamanque. Elle opposait les Britanniques, Espagnols et Portugais de Wellington aux Français de Marmont qui y furent lourdement défaits (le maréchal faillit y laisser un bras et dut prendre un congé de plusieurs mois) ce qui ouvrit aux vainqueurs la route de Madrid où le trône de Jospeh Bonaparte commençait de vaciller.

Marmont, qui trahit Napoléon lors de la bataille de Paris en 1814, vécut jusqu’en 1852 et fut inhumé à Châtillon-sur-Seine (Côte-d’Or), son pays natal. Il s’était attiré ce commentaire de l’Empereur : Il ne saurait se pardonner à lui-même et il terminera sa vie comme Judas.

Non loin du champ de bataille, la vieille cité de Salamanque où il fut tant pensé et tant écrit, de Fray Luis de Leon à Miguel de Unamuno, recèle un beau cimetière, légèrement excentré d’où l’on admire ses nombreux clochers et les murs blonds de ses bâtiments. À l’entrée, des enfeux accueillent le visiteur qui, levant les yeux, découvre la plaque funéraire de Unamuno (1864-1936), justement placée tant il était une des plus hautes intelligences de son temps. Il faut même se saisir d’un escabeau pour aller le fleurir.
C’est à cet endroit, mieux encore que dans les couloirs et les salles de la vénérable université dont il fut longtemps le recteur que résonnent le mieux ces mots que j’extrais de son Agonie du christianisme :
J’affirme, je crois, en tant que poète, en tant que créateur, en regardant vers le passé, vers le souvenir ; je nie en tant que raisonneur, en tant que citoyen, en regardant le présent ; et je doute, je lutte, j’agonise en tant qu’homme, en tant que chrétien, en regardant vers l’avenir irréalisable, vers l’éternité.

En haut la tombe de Miguel de Unamuno

En haut la tombe de Miguel de Unamuno

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