Entre le « Club des Cinq » et le « Clan des Sept », ou plutôt avant eux, il y eut le « Groupe des Six », réunion de musiciens d’inspiration française (Honegger était suisse) qui, durant la Première Guerre mondiale, s’élevèrent contre la tradition wagnérienne et l’héritage debussyste : Georges Auric, Louis Durey, Arthur Honegger, Darius Mihaud, Francis Poulenc et Germaine Tailleferre.
La chanteuse Jane Bathori (dont les cendres sont au columbarium du Père-Lachaise) les recevait en son théâtre du Vieux-Colombier. Influencés par Erik Satie (inhumé à Arcueil) dont le ballet Parade, sur un livret de Cocteau (enterré dans sa chapelle de Milly-la-Forêt) et avec des costumes de Picasso (qui repose sur la terrasse de son château de Vauvenargues), avait fait scandale en 1917, ils illuminèrent quelques années le ciel musical, le parant d’un humour auquel on ne l’avait pas accoutumé. En décembre 1923, la mort de leur ami écrivain Raymond Radiguet (sa tombe est au Père-Lachaise) sonna la fin de l’enchantement.
Restent d’eux le recueil pour piano Album des Six et le ballet Les Mariés de la Tour Eiffel (que ne signa pas Louis Durey, premier à quitter l’aventure). Et des carrières menées en solo qui ne méritent pas l’oubli.
Arthur Honegger (1892-1955) mourut le premier et gagna le cimetière parisien Saint-Vincent, accroché au flanc nord de la Butte Montmartre. Francis Poulenc (1899 mais dont la tombe annonce 1900 comme date de naissance-1963) prit, lui, la direction du Père-Lachaise. Le 22 juin 1974, il y a trente-huit ans aujourd’hui, Darius Milhaud (1892-1974) s’éteignait puis était mené au cimetière Saint-Pierre d’Aix-en-Provence, sous une pierre modeste du carré juif (son épouse mourut en 2008, dans sa cent-sixième année !). Ensuite ce fut au tour du doyen d’âge, Louis Durey (1888-1979), de rejoindre le cimetière marin de Saint-Tropez. Enfin, les deux ultimes survivants Georges Auric (né en 1899) et Germaine Tailleferre (née en 1892) décédèrent à quatre mois d’intervalle, en 1983, et furent inhumés, lui au cimetière Montparnasse, elle à Quincy-Voisins (Seine-et-Marne). Citer de mémoire leurs six patronymes est une colle fréquente entre mélomanes facétieux.

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