Centenaire de la naissance de Janos Kadar qui dirigea la Hongrie pendant plus de trente ans après l’insurrection de 1956.

Sa tombe que j’avais vue peu de temps après sa mort au grand et fascinant cimetière Kerepesi de Budapest (impeccable et ordonné près de l’entrée puis broussailleux et sombre au point d’en devenir effrayant les premières fois qu’on s’y aventure) n’a pas le caractère ostentatoire de certains mausolées voisins, dédiés aux grands noms de l’histoire magyare et gardés par des couples de retraités (est-ce encore le cas aujourd’hui ?), étonnants cerbères voûtés par l’ennui avec comme seule issue à leur torpeur une radio portative et une grille de mots croisés. On ne s’étonnera donc pas d’apprendre que la sépulture de Kadar fut profanée en 2007 à la date ô combien symbolique du 1er mai.

Nous savons ce qu’est dans ce pays la nouvelle autant qu’inquiétante vigueur nationaliste. Furent dérobées une partie de ses ossements et sa boîte crânienne jugées indignes de reposer dans la sainte terre hongroise. Le 6 juillet 1989, il avait expiré le jour même de la réhabilitation de l’ancien premier ministre Imre Nagy, qu’il avait fait exécuter, preuve supplémentaire qu’en matière d’ironie, l’Histoire ne se laisse jamais surpasser.

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