Durant la visite que j’ai menée au Père-Lachaise cet après-midi, un oiseau facétieux faillit décorer le revers d’une dame appartenant à mon groupe. Il visa mal, elle en fut néanmoins effrayée. Nous étions alors à proximité de la sépulture de Pierre Desproges. Ce dernier, si rosse avec les cuistres, professait, chose connue, pour Alexandre Vialatte une admiration ô combien justifiée. En feuilletant ce soir son Almanach des quatre saisons (Julliard, 1981), je note cette remarque du plus auvergnat de nos moralistes contemporains évoquant le mois de juin :
À Paris, les pigeons deviennent plus insolents. Non contents de se poser sur l’aiguille des horloges, ce qui l’empêche de remonter normalement, ils font caca dans le mécanisme. Les engrenages se grippent, l’aiguille tourne lentement. M. Gras et M. Gassolat, responsables de l’heure parisienne, sont obligés de laver les dents de l’horloge avec des brosses et des dissolvants. En montant sur de grandes échelles. La Préfecture songe à faire distribuer des graines laxatives aux pigeons. L’engrenage n’aurait plus que des obstacles fluides.
La SPA s’en est émue.
Entendue une fois, la petite musique d’Alexandre Vialatte (1901-1971) ne vous lâche plus jamais. Et qu’il repose à Ambert (Puy-de-Dôme) est aussi irréfutable que son éléphant.