Tandis que les médias s’empressent autour de la lauréate du millésime 2014, revenons loin en arrière pour rappeler la figure de la première « Miss » du pays, la jeune basque Agnès Souret (1902-1928).
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En cette année 1920, le concours n’avait bien évidemment pas l’ampleur qu’on lui connaît aujourd’hui et s’intitulait « La plus belle femme de France ». Le public était invité à voter après avoir découvert les portraits des candidates sur les écrans de cinéma. On s’enthousiasma pour cette très jeune fille, dix-huit ans tout juste, brune qui rêvait d’une carrière artistique, du tourbillon parisien, des lumières de la rampe.

Tombeau d'Agnès Souret

Devenue célèbre du jour au lendemain, elle vécut l’effervescence de ces folles années en tâtant, sans succès, du cinéma puis en dansant à l’opéra de Monte-Carlo et, consécration, en menant la revue des Folies-Bergère. Un destin de phalène qui devait s’achever à vingt-six ans, bien loin de chez elle, dans le drame : lors d’une tournée, une crise d’appendicite lui fut fatale, à Buenos-Aires.
Le rapatriement du corps coûta une fortune à sa mère (la jeune fille était née de père inconnu) qui, vendit leur villa puis dépensa ce qui lui restait d’argent dans la construction d’un petit temple funéraire de marbre rose, dans le style Art déco, augmenté d’un médaillon signé Danglade. Elles reposent maintenant ensemble, contre le mur de la splendide église Saint-Etienne (voir absolument son décor et ses galeries).

C’est grâce à l’ancien maire d’Espelette, André Darraïdou (dont je n’oublie pas la si sympathique présence lors d’un de mes safaris nécropolitains au Père-Lachaise, voici quelques années) que le tombeau, propriété de la commune, est désormais inscrit à l’inventaire des Monuments historiques.

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