Après celles de Léo ChauliacRoger MooreAlfred SavoirRémy Kolpa-KopoulClaude MoliterniArnaud HamelinPaul TourenneEmmanuel MaubertBernard SpindlerMichel de BoüardGepetto Ben GlabrosJacques MoraliIda RubinsteinRodolphe de BattineJeanne BlochPierrette FleutiauxBruno BayenJean-Pierre JoulinHenri Negresco, Peter Dean, Roger Marino, Emil Cadoo, Henri BeloloPhilippe Ogouz, Yves Hervalet et Maurice Vamby, une nouvelle sépulture inédite de célébrité…

Certes, son nom ne se prononce ni ne s’écrit plus guère, pas davantage que ses oeuvres n’encombrent désormais les étagères de nos bibliothèques.
Néanmoins, que l’écrivain Frédéric Plessis (1851-1942) trouve ici une modeste place.

Brestois de naissance, issu d’une famille bourgeoise, il renonça à être médecin comme son père, étudia longuement le droit avant de trouver sa voie dans la fréquentation des auteurs latins.

Je t’accorde d’avoir, sur les bords de la Seine
Où la foule étrangère arrive de tous lieux,
Obstinément parlé la langue des aïeux,
La jugeant, malgré l’âge, encore souveraine
Et trop beau pour vieillir, le vers qu’ils ont aimé.

Devenu professeur de latin et de littérature latine dans différentes universités (jusqu’à être titulaire de la chaire de poésie de la Sorbonne de 1905 à 1922), il laissa de nombreuses études savantes ainsi que huit romans (j’avoue n’avoir jamais ouvert Saint-Exupère-les-Châsses…) et quatre recueils de poésie d’inspiration parnassienne (il fréquenta Leconte de Lisle et José-Maria de Heredia) aux titres délicieusement désuets (La Lampe d’argile, Vesper, La Couronne de lierre), où sa Bretagne natale se révèle souvent inspirante.

 

 

On comprendra mon inclination vers lui en découvrant sa traduction commentée d’épitaphes latines.

 

Ami d’Anatole France (inhumé au cimetière ancien de Neuilly-sur-Seine), ainsi qu’en témoigne la dédicace ci-dessous, il aurait inspiré à ce dernier de nombreux traits du personnage érudit de Lucien Bergeret.

 

J’extrais de son oeuvre poétique ces vers trahissant l’espoir de ne pas sombrer dans l’oubli :

La Rome d’aujourd’hui, Paris, prit ma jeunesse
En lui montrant l’espoir de lauriers à mon front ;
Si cette séductrice a tenu sa promesse,
Quand je ne serai plus, les siècles le diront.

 

Mort nonagénaire (après avoir perdu deux de ses cinq enfants) dans le Paris sinistre de l’hiver 1942, Frédéric Plessis est inhumé tout au fond du cimetière de Vaugirard (XVè), champ de repos dont le moins qu’on puisse dire est qu’au plan politique, il ne penche pas à gauche.
Rien d’étonnant pour lui qui avait été sympathisant de l’Action française (il connut Charles Maurras, Maurice Barrès, Léon Daudet…).

Sa fille cadette, Charlotte (1895-1977), qui termina sa vie au couvent, partage sa dernière demeure.

 

À défaut de le retrouver dans les anthologies, soyons encore attentif à son murmure désabusé :

Mais je vous dis adieu, puisque vous le voulez,
Et que des rêves morts et des jours écoulés
Et du vol frémissant de ma jeune Chimère
Rien ne subsiste plus qu’une mémoire amère.

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