Après celles de Léo Chauliac, Roger Moore, Alfred Savoir, Rémy Kolpa-Kopoul, Claude Moliterni, Arnaud Hamelin, Paul Tourenne, Emmanuel Maubert, Bernard Spindler, Michel de Boüard, Gepetto Ben Glabros, Jacques Morali, Ida Rubinstein, Rodolphe de Battine, Jeanne Bloch, Pierrette Fleutiaux, Bruno Bayen, Jean-Pierre Joulin, Henri Negresco, Peter Dean, Roger Marino, Emil Cadoo, Henri Belolo, Philippe Ogouz, Yves Hervalet, Maurice Vamby, Frédéric Plessis et Marion Sarraut, une nouvelle sépulture inédite de célébrité…
Un visage, une morphologie et un timbre de voix (il imitait à la perfection le ton et le phrasé des « speakers » de la radio naissante) si familiers durant plusieurs décennies !
Le comédien Lawrence Riesner (1920-2004) fut longtemps un de ces troisièmes ou quatrièmes rôles que le public retrouve toujours avec plaisir sans forcément en connaître l’identité.
D’origine américaine, comme son prénom le laisse deviner, précisément né à New York, mais d’éducation française, il fut d’abord auteur de chansons et compositeur. Ses amis de jeunesse s’appellent alors Jacques Plante (futur parolier, entre autres, de La Bohème, inhumé au Père-Lachaise), Pierre Roche (bientôt chanteur au côté de Charles Aznavour, enterré à Montréal, au cimetière Notre-Dame-des-Neiges, tandis qu’Aznavour repose à Montfort-l’Amaury) ou Pierre Saka (qui écrivit plus tard les paroles de centaines de chansons et dont la tombe se trouve à Paris, au cimetière de Vaugirard).
Repéré par Francis Blanche (enterré à Èze), le plus doué de leur bande (qui compte aussi le jeune pianiste Edouard Ruault, futur Eddie Barclay, inhumé à Saint-Tropez ou le compositeur Gérard Calvi dont la sépulture est visible à Paris, au cimetière Montparnasse), il devient auprès de ce dernier et de son maître (63…), Pierre Dac (crématisé, ses cendres sont conservées au columbarium du Père-Lachaise) une des voix principales du feuilleton radiophonique Signé Furax, celle du narrateur (et aussi du Grand Babu, chef suprême de la secte des adorateurs du Boudin sacré).
Néanmoins, ses prestations les plus célèbres demeurent ses collaborations avec Jean Yanne (inhumé au cimetière des Lilas), moins dans les films de ce dernier (on le voit publicitaire dans Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, et conseiller du président de la République dans Les Chinois à Paris) que dans deux sketchs cultissimes : La Circulation à Rome (clin d’oeil à son rôle d’agent de police, il incarna le personnage de Flicum dans Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ)…
et surtout Le Permis de conduire (cette archive datant de 1967 permet de revoir Guy Lux, enterré au cimetière de Saint-Gratien, dans le Val-d’Oise) où il est l’inoubliable examinateur souffre-douleur de l’irascible candidat Jean Yanne allergique aux routes départementales !
Il fut aussi, avec Pierre Desproges (dont chacun sait que la tombe se trouve au Père-Lachaise, presque face à celle de Chopin), chroniqueur dans une émission hebdomadaire diffusée sur France-Inter à la fin des années 70, Les Parasites, animée par Thierry Le Luron (inhumé au cimetière de Ploumanac’h).
Mort le 17 décembre 2004, Lawrence Riesner repose discrètement, sous un monument banal, au cimetière ancien (dit aussi cimetière de l’Ouest) de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), situé rue de l’Ouest. Sa présence, qui m’avait échappé lors de la mise à jour de mon Guide des tombes d’hommes célèbres en 2008, n’étant nulle part signalée (en particulier sur la page Wikipédia dédiée à ce champ de repos exigu mais dense en célébrités), j’espère que cette contribution modeste ravivera son souvenir et lui vaudra peut-être même quelques visites.