Incontournable à Prague ; vous n’y serez donc pas seul…
Sur la place de la Vieille-Ville, ses deux impressionnants clochers culminent à 80 mètres et servent de point de repère. L’édifice, dont la construction débuta à la fin du XIVè siècle, fut un haut lieu du hussitisme (rappelons que Jan Hus fut un théologien réformateur brûlé vif en 1415 pour hérésie et que le protestantisme reconnaît comme un précurseur) avant d’être rendu au culte catholique.
Dissimulée derrière des maisons à arcades, son entrée n’est pas facile à trouver. Si à l’intérieur, les visiteurs (des touristes dans leur immense majorité) admirent le décor baroque ainsi que les vénérables (1414) fonts baptismaux, nous serons pour notre part sensibles à la présence, à droite de l’autel, de la sépulture de l’astronome danois Tycho Brahe (1546-1601).
Fascinant personnage que ce savant qui, travaillant sans lunette ni télescope, avait réussi depuis son observatoire de l’île danoise de Ven à établir la position de plus de mille étoiles. Il vécut ses dernières années à Prague, devenu « mathématicien impérial » de Rodolphe II après avoir perdu, à la mort de du roi Frédéric II de Danemark, la protection de son fils, Christian IV dont il était (la proximité de l’astronome et de la reine Sophie de Mecklembourg était de notoriété publique) peut-être le père…
L’énigme de sa mort continue aussi de passionner : on raconte qu’il succomba à une crise d’urémie consécutive à une rétention d’urine (il n’aurait osé avouer en présence de l’empereur qu’il était pris d’un besoin pressant) ce qui fut à l’origine d’une expression en danois « Je ne veux pas mourir comme Tycho Brahe »…
Il s’est peut-être empoisonné au mercure avec un remède préparé par lui. Fut aussi évoquée la possibilité d’un assassinat peut-être fomenté par le roi Christian IV (on cita aussi le nom de son célèbre assistant, Johannes Kepler) qui n’aurait plus supporté la rumeur faisant de lui un fils adultérin. Des spécialistes de Shakespeare sont allés jusqu’à prétendre que ce mystère aurait inspiré la plus célèbre réplique d’Hamlet, To be or not to be, qu’il faudrait lire ou entendre comme TB or not to TB…
Toutefois, deux exhumations, en 1901 et 2010, permirent des prélèvements suivis d’analyses qui ne donnèrent pas les mêmes résultats quant à la concentration de mercure relevée (en 1992, dans ses cheveux et poils de barbe, en 2010, dans ses dents et ses os). L’hypothèse de la mort naturelle est désormais retenue. Ajoutons que l’étude de son crâne permit d’apprendre que la prothèse nasale de Tycho Brahe, dont l’appendice avait été mutilé lors d’un duel, n’était pas d’or et d’argent mais… en bronze.
Depuis 1991, le drapeau danois veille le repos du savant qui est représenté la main droite posée sur un globe terrestre.
Adresse :
Place de la Vieille-Ville (Staroměstské náměstí).
Horaires :
du mardi au samedi : 10h-13h, 15h-17h.
le dimanche : 10h30-12h.