Après Gairaut, Saint-Antoine-de-Ginestière et le cimetière israélite du Château, nouvelle découverte d’un enclos funéraire niçois méconnu.

Au sommet de la montée Claire-Virenque (pareille dédicataire imposait que la rue fût en pente),derrière l’église du même nom, le petit cimetière Saint-Barthélemy, ouvert en 1862, établi sur plusieurs niveaux et comme recroquevillé au milieu des immeubles, se visite rapidement. Néanmoins, il offre une belle densité de monuments originaux et abrite aussi les tombes de plusieurs personnalités dont la mère d’un illustre écrivain ainsi qu’un pilote de renom des années 50.
Petit aperçu de mes trouvailles :

À l’entrée, l’impressionnant temple grec des familles Maurice Gilles et Herbin frappe le visiteur.

Gravée en gros caractères, l’épitaphe proclame : La famille se refera au Ciel où toutes les larmes seront essuyées.

Plus loin se distinguent :

Adolphe Archier (1815-1892), écrivain, sous une chapelle à son nom.

Pierre-Joseph Arson (1778-1851), négociant et banquier, reposa dans ce cimetière avant le transfert de ses restes dans la chapelle de la villa Arson.

Jean Behra (1921-1959), pilote motocycliste et automobile, mort en course.

 

 

Famille de Béthune sous une chapelle où reposent la comtesse de Béthune (1821-1880), née de Jaubert (Son mari et ses enfants la pleureront toute leur vie) et le comte Marie Alexandre de Riencourt (+ 1879, à l’âge de 62 ans).

Charles Dalmas (1863-1938), architecte.

Georges Dalmas (1897-1917), fils du précédent, mort pour la France dans la forêt d’Houtulst, représenté (à l’intérieur de la chapelle familiale) gisant, en uniforme.

Laure Le Poittevin, épouse de Maupassant (1821-1903), mère de Guy de Maupassant (inhumé, lui, à Paris, au cimetière Montparnasse), amie de Flaubert (enterré à Rouen, au cimetière Monumental) qui survécut à ses deux fils morts fous (Hervé de Maupassant, mort en 1889, fut enterré à Bron). Sur la tombe, la plaque la nomme par erreur « Laure La Poittevin ».

Deux comtesses portant un même célèbre nom polonais attirent l’attention : Henriette Potocka (1816-1901) et Marie Potocka (1866-1937).

La tombe Malaussena, illustre patronyme niçois, abrite :
Cyrille Malaussena (+ 1884, à 43 ans), médecin, consul du Pérou.
Fortuné Malaussena (1877-1966), capitaine au long cours.
Henri Malaussena (1880-1955), directeur du Théâtre municipal de Nice.

Eugène Edward Marchand (1841-1912), vice-consul d’Angleterre, sous un magnifique sarcophage avec pattes de lion qui mériterait une remise en valeur.

Ernest Morin (+ 1911, à 67 ans), chef de bureau au secrétariat du gouvernement de Cochinchine.

Auguste Raynaud (1829-1896), négociant devenu maire de Nice entre 1871 et 1878. Chapelle.

Bernard Sauvaigo (1825-1897), pharmacien chimiste.

Paul Vincent Taillet (1843-1905), consul général en retraite.

Plusieurs anges accompagnent le promeneur, deux surplombant des chapelles avec leur trompette (celui de la famille Coda a embouché la sienne, au contraire de celui de la famille Pascalis), un troisième en prière, le quatrième emportant la défunte vers un monde meilleur (sépulture Dumas-Gobbi).


Un prénom inusité : Aldonce.

Trois épitaphes, la première, poignante, la deuxième, gâchée par une « hénaurme » faute d’orthographe sur son dernier mot, la troisième, plus réjouissante :

Il a été la joie, la consolation de ses parents. Sa cruelle maladie supportée avec un courage héroïque l’a rendu un ange et martyr. À toi, le Ciel et ses grandeurs, à nous, la terre et ses douleurs. (sur la tombe d’un enfant mort à douze ans, en 1885).

Il consacra sa vie à la misère humaine
D’une avide science explorant le domaine
Et sondant jusqu’au fond l’abîme des douleurs,
Il guérit bien des maux, il sécha bien des pleurs.

Mais la mort l’arrêta dans son oeuvre sublime
Les bénédictions d’une foule unanime
Les pieux souvenirs qui des siens font l’orgueil
L’ont suivi dans la tombe et gardent son cerceuil !

« La retraire, c’est bien mais ça finit mal en général », si Dieu le permet, je vous la raconterai…
Vivez !
et
Viva »

Adresse :
Montée Claire-Virenque.

Horaires :
Novembre à février : 8h – 16h45.
Mars-avril et septembre-octobre : 8h – 17h45.
Mai à août : 8h – 18h45.