Quelques kilomètres à l’ouest de Cahors, en suivant les boucles du Lot, beau cimetière, certes plat mais surtout très calme car isolé du village, sur la rive opposée. Le pont franchi, une longue allée achève d’y protéger le visiteur de la rumeur des vivants.

Disposition classique, un champ de repos quadrangulaire où, disposés autour du calvaire, de rares chapelles alternent sous quelques cyprès avec des tombeaux vénérables et (beaucoup) d’autres sans patine.

La célébrité du lieu est sans nul doute l’économiste Jean Fourastié (1907-1990) qui s’était retiré à Douelle et y mourut.

Figure de l’université (directeur d’études à l’École pratique des hautes études, professeur au Conservatoire national des arts et métiers ainsi qu’à Sciences-Po), éditorialiste au Figaro, membre de l’Institut, auteur d’une quarantaine d’ouvrages, il fut le témoin privilégié (lors de l’après-guerre) de l’avènement d’une civilisation de type tertiaire (au détriment de l’agriculture et de l’industrie requérant l’une et l’autre de moins en moins de travailleurs) et le théoricien du progrès technique.
En 1965, son livre Les 40000 heures annonçait une société où la vie au travail durerait 1200 heures x 35 ans (40000).

Il est resté pour avoir créé l’expression « Trente Glorieuses » désignant l’expansion économique vécue par les pays développés entre, approximativement, 1945 et 1973.

Il inventa aussi, avec François Perroux (inhumé à Saint-Romain-de-Popey, dans le Rhône) le mot « mercatique ».

Avant de quitter les lieux, on saluera la mémoire du capitaine Léon Sers, Croix de guerre 14-18 – 12 décorations, tué à Cayenne (Guyane) le 14 octobre 1930 à l’âge de 34 ans, ainsi que la gratitude des élèves de l’école Jean-Moulin à leur instituteur : Au revoir Maître, nous ne t’oublierons pas.