Une des extrémités de la France, tout en haut de la pointe du Cotentin. On ne passe pas à Omonville-la-Petite ; on y va.
Jacques Prévert (1900-1977) était tombé amoureux de la région dès les années 30. Le poète parisien aimait ce bout du monde qu’il jugeait un bel endroit pour les morts.
Il mourut dans sa petite maison, désormais ouverte au public, où il consacra ses dernières années à la réalisation de collages, et fut enterré dans le cimetière communal, situé autour de l’église. À ses côtés reposent son épouse, Janine Prévert (1913-1993) et leur fille, Michèle Prévert (1946-1986). Trois pierres brutes du pays signalent leurs tombes, fleuries de roses et de fuchsias. Cailloux et coquillages témoignent de la fréquentation de l’endroit.
Également inhumé ici, juste derrière lui, le grand ami de Prévert, celui qui lui avait fait découvrir le cap de La Hague, le décorateur Alexandre Trauner (1906-1993) qui oeuvra pour Marcel Carné (Hôtel du Nord, Quai des brumes, Les Enfants du paradis…) et reçut un Oscar en 1960 pour La Garçonnière de Billy Wilder.
La dernière célébrité est aujourd’hui la moins fameuse mais il s’agit d’un enfant du pays : le biologiste et zoologiste Félix Mesnil (1868-1938) qui fut le secrétaire de Louis Pasteur (il fonda le Bulletin de l’Institut Pasteur. Spécialiste de la maladie du sommeil, il fut membre de l’Académie des Sciences et de l’Académie de Médecine.
Je conseille en partant de se diriger vers Gréville-Hague, village natal de Jean-François Millet (qui n’y repose pas) dont le cimetière mérite un arrêt.